« Il faut choisir : se reposer ou être libre. » (Thucydide)
Mettre aujourd’hui sur la scène Huis Clos de Sartre, c’est simplement rappeler à l’homme comment il peut atteindre à la liberté. La tâche n’est pas de tout repos, car cela nécessite une analyse clairvoyante et impitoyable de la situation dans laquelle il se trouve. « Eplucher » sa vie passée vécue dans la mauvaise foi comme vont devoir le faire les trois personnages de Huis Clos, Garcin, Inès et Estelle, va devenir un enfer, chacun devant supporter le poids des autres. Mais ce n’est que lucide et conscient de ce qu’il est seul responsable de ses actes, que ses choix sont un choix absolu de lui-même, que le déterminisme est un leurre, que l’homme sera un homme libre, mais une liberté indissociable de la situation, donc une liberté toujours engagée.
Si cette pièce écrite en 1943 est encore représentée et étudiée aujourd’hui, c’est parce qu’elle « parle » avec force de nous, face à nous-mêmes et au monde. Simple et brève, violente et drôle, écrite selon une mécanique narrative implacable, elle fit scandale en son temps mais suivit rapidement une carrière internationale.
Sartre situe l’action de Huis Clos en Enfer. Un garçon d’étage introduit sur la scène trois morts qui sont trois salauds : un journaliste-publiciste nommé Garcin, don Juan cynique, une ancienne employée des Postes, Inès, homosexuelle, et une jeune mondaine, Estelle. Questionnant leur présence dans ce lieu, ces trois morts vont devoir s’interroger sur leur damnation et sur leurs actes dissimulés sous les masques du mensonge et de la lâcheté. Le supplice de ce trio où toute alliance s’avère vite impossible, est que chacun devient inéluctablement le bourreau de l’autre. Et cela éternellement.
Jean-Louis Benoit
HUIS CLOS
Mise en scène de
Jean-Louis Benoit
Texte de
Jean-Paul Sartre
Avec
Marianne Basler
Inès
Mathilde Charbonneaux
Estelle
Maxime d’Aboville
Garcin
Antony Cochin
Le garçon d’étage
Jean-Louis Benoit et Antony Cochin
Jean-Pascal Pracht
Marie Sartoux
MENTION DE PRODUCTION
Production
La compagnie de Jean-Louis Benoit
Coproduction
Comédie de Picardie
du Jeune Théâtre National