Deux femmes, la mère et la fille, vivent recluses dans un petit appartement. L’huissier de justice, chargé de procéder à l’inventaire de leurs biens avant saisie, va devenir l’interlocuteur, bien malgré lui, de ces femmes hantées par les spectres de l’Histoire. La mère vient colorer la noirceur du propos de son vocabulaire fantasque et grossier, atrocement drôle parfois, parlant du Maréchal Putain, prenant l’huissier pour Darnand qu’elle enjoint de déguerpir à coup de Raus, mais citant Epictète et Sénèque en toute simplicité.
La fille compose, affolée de la tournure des choses, en fait peut-être trop, comme elle le dit, pour éviter coûte que coûte la guerre. Pendant ce gigantesque état des lieux, la fille raconte sa mère qui raconte sa propre mère, remontant deux générations jusqu’à ce drame familial sous l’Occupation, et le régime de Vichy, qui perdurera jusqu’à aujourd’hui, soixante-sept ans plus tard. «Pensez-vous que le malheur s’hérite, monsieur l’huissier ?» demande la fille.
LA COMPAGNIE DES SPECTRES
d’après le roman de
LYDIE SALVAYRE
de et avec
ZABOU BREITMAN
lumières
ANDRÉ DIOT
décor
JEAN-MARC STEHLÉ
MENTIONS DE PRODUCTION
Publié par les Editions du Seuil et par les Editions Points
Production
Théâtre Vidy Lausanne
Production Tournée
Cabotine avec Prima donna les 2 Bureaux
EXTRAITS DE PRESSE
Zabou Breitman campe les trois rôles. L’époustouflante précision de son jeu lui permet de révéler la portée littéraire du récit de Lydie Salvayre: son intelligence, sa finesse, sa drôlerie.
L’EXPRESS CULTURE
Peu d’interprètes ont cette capacité à être en même temps dans le goût de la littérature (elle déguste chaque phrase, en donne la saveur, le mordant, la drôlerie) et dans la vie même de ce qui est représenté (…) L’humeur assassine de la soirée – car on y rit beaucoup – transforme la noirceur des événements en allégresse de théâtre.
LE POINT
Et le travail est d’une qualité extrême. Seule sur le plateau, elle incarne avec une aisance incroyable chaque personnage. Elle saute d’un corps à l’autre, d’une émotion à une autre, de la rage au désappointement, de la bassesse à la révolte (…) C’est un beau moment de théâtre que l’on vous conseille vivement d’aller partager avec Zabou Breitman. Chaque soir, les applaudissements nourris l’en remercient. Récompense amplement méritée.
PREMIERE
On savait Zabou Breitman drôle, sensible et douée. Elle enfonce le clou avec son infini talent de comédienne et de metteure en scène.
AUFEMININ.CH
La grâce de Zabou Breitman, sa douce autorité, la sûreté de son jeu, la fermeté de sa voix, sa beauté, sa présence mettent en valeur l’écriture même de Lydie Salvayre.
LE FIGARO
Joëlle Gayot: Elle a fait un pas de géant dans l’appropriation du texte. C’est très étonnant. Ce spectacle tient presque de la performance
Patrick Sourd: Ce spectacle se positionne dans un grand écart entre l’Histoire et l’intime. Zabou Breitman y est superbe et son engagement touche parce qu’il est aussi désarmant qu’infiniment sincère, son théâtre a la tendresse de celui qu’imaginent les enfants dans le grenier des grand-mères, il est plein de charme et d’horreur.
FRANCE CULTURE