COMME LE NAGEUR AU FOND DES MERS

« Comme le désir sexuel, la mémoire ne s’arrête jamais. Elle apparie les morts aux vivants, les êtres réels aux imaginaires, le rêve à l’histoire. » Annie Ernaux

L’ECRITURE

On écrit mieux quand on a un refuge. Tout le monde n’en a pas.
Quand je me confine, j’ai une table pour travailler.
Je songe alors aux vies qui manquent d’encre.
J’essaie de mon côté de rafistoler.
D’élargir l’horizon en abolissant les frontières.
Le petite et la grande histoire s’entrecroisent.
La fictive et la vraie.
Tout ce que j’écris est faux.
Tout est documenté.
Rien n’est vrai.
Ce sont des histoires.
Notre œil ne peut enregistrer toutes les images réelles, notre oreille ne peut capter tous les sons.
La plupart du temps nous reconstituons les scènes manquantes.
Pour assurer une continuité, une persistance.
Mon processus de fiction se glisse précisément dans ces manques, ces trous,
d’où je tire des fils.
D’où j’imprime des sensations.

L’origine de Comme un nageur au fond des mers vient de mon appétit de fiction, d’inventer des récits d’aujourd’hui.
Comme le nageur au fond des mers parle de la mort et de la renaissance.
De la mythologie et d’aujourd’hui.

De la Méditerranée.
De la mémoire, la culture et l’identité.
Il y est question de fugues et d’histoire d’amour.
C’est une fugue dramatique.
Un scénario théâtral.