Paul Desveaux

DIANE ARBUS

un projet de PAUL DESVEAUX

Création saison 2019 – 2020 

ACCOMPAGNÉ PAR LA GESTION DES SPECTACLES

 

FICHE ARTISTE

 

DIANE ARBUS est le troisième volet d’une trilogie américaine conçue par Paul Desveaux et écrite par Fabrice Melquiot : le premier volet, POLLOCK, fut créé en 2009, il est actuellement recréé à New-York pour tourner la saison prochaine (spectacle sur-titré en français) ;  le second volet était dédié à Janis Joplin (PEARL, 2013). Diane Arbus est la figure du troisième volet, portée par Anna Mouglalis.

 

En 2007, je proposais à Fabrice Melquiot de travailler à une pièce autour du peintre américain Jackson Pollock et sa femme Lee Krasner. J’avais vu dix ans auparavant la rétrospective du créateur des drippings au Whitney Museum à New York. Sa manière de concevoir le geste pictural, les mouvements autour de la toile au sol, me rappelaient la collaboration que j’entretenais depuis huit ans avec la chorégraphe Yano Iatridès.

Avec Fabrice, nous souhaitions nous appuyer sur quelques éléments biographiques, des interviews, des textes critiques mais en aucun cas, réaliser un biopic. Pour moi, l’histoire des êtres ne m’intéresse que si elle révèle un processus artistique, une pensée…
Il s’agissait donc de développer un objet sur la création et l’intime.

Ce fut une expérience passionnante tant sur la conception avec l’auteur que sur l’écriture scénique. Il y avait de la peinture sur la scène. Mais nous n’avons pas tenté de refaire un « Pollock ». C’était impossible voire stupide d’imaginer reconstituer une toile du génie américain. Pollock est Pollock. Par contre, nous pouvions témoigner d’un processus de création. Et c’est ainsi que la peinture retraça les gestes des acteurs, les chorégraphies.

Après cette création enthousiasmante qui tourna pendant quatre saisons, je n’avais pas envie de m’arrêter à cette première expérience. Depuis longtemps, je voulais parler de musique, mettre en scène le fait musical.
Avec Vincent Artaud qui signe les bandes originales de tous mes spectacles (dont Hasta que la muerte nos separe et Sallinger), nous cherchions une figure si possible féminine de la scène rock américaine. Et c’est ainsi que nous avons commencé à concevoir un spectacle autour de Janis Joplin. Ou plutôt, une création très librement inspirée de la vie et l’œuvre de la reine du rock psychédélique. Il était impossible d’envisager cette nouvelle aventure sans Fabrice Melquiot, et l’auteur de Pollock nous a rejoint dès les premières réflexions.

Au regard de ces premières aventures, j’ai donc imaginé un triptyque. C’est alors que l’œuvre et la vie de Diane Arbus me sont revenus à l’esprit.
J’avoue avoir une fascination pour les Etats-Unis de l’après-guerre jusqu’au milieu des années 70.. Ce fut une époque riche de mouvements artistiques dans la musique, la peinture, la sculpture, la littérature… mais aussi violente par l’implication de ce pays dans des conflits plus ou moins avoués à la fois sur leur propre territoire qu’à l’échelle du monde. C’est sans doute ce mélange de violence et de liberté, une forme de chaos, qui rend cette période propice à l’émergence de pensées si particulières.

La commande que j’ai faite à Fabrice Melquiot était de raconter une histoire centrée sur trois protagonistes : Diane (Céline Bodis), sa mère (Mirta Busnelli) et son mari Allan (Javier Lorenzo) laissant la figure paternelle comme un fantôme. Je lui ai demandé aussi d’écrire une tragédie et non pas un drame. La tragédie est bien plus intéressante que le drame. Elle nous permet des contre-points à la fois drôles, bizarres, historiques, et bien sûr tragiques… De plus, je lui ai demandé d’intégrer des personnages secondaires comme l’homme tatoué Jack Dracula ou un transsexuel interprétant des standards de la musique américaine… et ceci afin de créer une perspective face aux principaux caractères.

Et puis, nous avons entamé une réflexion autour du verbe et de l’image. Puisque c’est une création théâtrale, un territoire où le mot revêt une grande importance, et à une époque où l’image prend le pas sur le verbe, il me semblait intéressant de confronter la parole à la photographie. Il y a bien sûr ce que propose l’image — en cela les écrits de Roland Barthes sur la photographie sont une bonne base de réflexion — mais il y a aussi ce que transforme le verbe — car le verbe ne décrit pas, il convoque, il interpelle un imaginaire —. Et au théâtre, la parole a cette capacité si particulière de modifier l’espace et le temps.

Je souhaite que les images qui apparaîtront sur le plateau soient des photographies réalisées spécifiquement pour le spectacle. De la même manière que nous ne pouvons refaire une toile de Pollock ou chanter comme Joplin, les photographies du personnage théâtral Arbus doivent être reliées à notre présent. Le théâtre est un art du présent, et j’aime que ce que nous voyons, naisse de la scène. Les photographies présentées seront donc des prises de vue réalisées pendant la représentation : des photos des personnages (la mère, Jack Dracula, des autoportraits), mais nous inviterons aussi des spectateurs à être photographiés. Et ces photos seront projetées sur le plateau. La base donc de cette histoire, de cette création, est à la fois la vie de Diane Arbus, son processus de travail, son regard sur la société.

L’Heliotrope est une compagnie conventionée par la DRAC et la Région Normandie 

• Production en cours.

DIANE ARBUS

un projet de
PAUL DESVEAUX
mise en scène et scénographie
PAUL DESVEAUX
Un texte de
FABRICE MELQUIOT

avec
ANNA MOUGLALIS,
ROMAIN COTTARD
guitare
MICHAEL FELBERBAUM
DISTRIBUTION EN COURS…

musique
VINCENT ARTAUD

MENTIONS DE PRODUCTION

L’Heliotrope est une compagnie conventionée par la DRAC et la Région Normandie 

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