LAZARE – VITA NOVA
SOMBRE RIVIÈRE
DE LAZARE
Création mars 2017, TNS, Strasbourg
ACCOMPAGNÉ PAR LA GESTION DES SPECTACLES
FICHE ARTISTE
Dès mon adolescence à Bagneux, dans les Hauts-de-Seine, où j’ai grandi, j’ai commencé à me mettre en jeu par l’improvisation. Mise en jeu intempestive de la langue, en public, cet exercice a greffé quelque chose en moi, dans ma construction et celle de mon écriture car elle m’a permis de vivre le monde, sans avoir la culture de la culture.
Aujourd’hui, mon écriture vient d’improvisations, du surgissement de rêves, de la rencontre de personnes. Je croise des personnages dans la vie réelle, ensuite je les rêve ou alors c’est l’inverse. Ma langue est faite du mouvement même de leur vie. Le langage est souvent le captif de lieux communs que nous élaborons à notre insu. La parole s’est propagée jusqu’à définir des mondes en nous, et nous devons nous battre contre les sentences ou affirmations absolues. Mon désir est de trouver un équilibre entre un langage quotidien, une prose plus élaborée et une écriture poétique très ouverte. Que tout cela ne se juxtapose pas, mais se mélange.
Ainsi, le fourmillement du monde est-il présent et concret sur le plateau. C’est une langue pour les acteurs. Elle part du corps. Celui qui porte la parole doit dire quelque chose au-delà de ce qu’il profère. Ce qui me demande d’accepter entièrement l’acteur, sa personnalité, et de travailler avec. Je cherche à questionner le présent, mon présent, notre présent, afin qu’il ne se sépare jamais de ce qui fut mon histoire, notre histoire. Je ne cesse d’interroger le passé pour mieux comprendre aujourd’hui et ébranler les croyances.
J’écris contre l’oubli de tout un pan de l’histoire de France, je veux raconter ces récits manquants et j’essaie de rendre poétique la langue orale de ceux qui ne maîtrisent pas la langue savante, de ceux des marges d’une société cabossée. J’aspire à un théâtre qui converse avec le monde, décloisonne l’imaginaire et ouvre à tous l’accès à d’autres représentations de soi-même. L’acte poétique dans lequel je mets tout mon entêtement amoureux doit pouvoir converser avec ceux qui ont les poings serrés et porter en lui une vitalité joyeuse et libératrice, car je crois que nous pouvons nous inventer et nous réinventer, ne pas rester prisonniers des stigmates et des fatalités inscrites par ceux qui nous ont précédés.
Dans Sombre Rivière, c’est dans la musique et le chant que nous vous entraînerons. À partir de conversation téléphonique après les attentats de novembre 2015, l’une avec ma mère, l’autre avec un ami dramaturge j’ai écrit Sombre Rivière pour dire tout à la fois la violence trop actuelle du monde et la force des songes.
Lazare
SOMBRE RIVIÈRE
1H50
Texte et mise en scène
Lazare
Collaboration artistique
Anne Baudoux
et Marion Faure
Avec
Anne Baudoux
Laurie Bellanca
Ludmilla Dabo
Julie Héga
Louis Jeffroy
Olivier Leite
Mourad Musset
Veronika Soboljevski
Julien Villa
Crédit photos
Jean-Louis Fernandez
Lumières
Christian Dubet
Scénographie
Olivier Brichet
en collaboration avec
Daniel Jeanneteau
Costumes
Marie-Cécile Viault
Son
Jonathan Reig
Vidéo
Lazare et Romain Tanguy
Chef opérateur
Robin Fresson
Direction de chœur
Samuel Boré
Assistanat général
Marion Faure
Assistanat musical
Laurie Bellanca
MENTIONS DE PRODUCTION
Production
Théâtre National de Strasbourg / Vita Nova
Coproduction
Le Liberté, scène nationale de Toulon / MC93 – Maison de la Culture de Seine-Saint-Denis / Le Grand T – Nantes
Avec le soutien
du Canal 93 et de La Colline – théâtre national pour les résidences de création
EXTRAITS DE PRESSE
Au Théâtre national de Strasbourg où il est artiste associé, Lazare crée « Sombre rivière ». Une pièce ? Bien plus que cela. Servie par une équipe phénoménale, une œuvre accomplie où la musique, la danse et la profération rivalisent de complicité. Un éblouissant spectacle-somme.
MEDIAPART
Une création chavirante, où l’auteur-metteur en scène Lazare et sa bande nous entraînent, au lendemain des attentats du 13 novembre 2015, dans la musique et le chant. Quand l’angoisse face la folie du monde fait place à l’espoir…
Télérama